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Pauvre Zinzolin…

Combien de fois l’ennui des nuits toulousaines est venu s’échouer à la pointe de ce comptoir désarticulé ?
Cent, mille fois… Une cale pour épaves, jetée tamisée et emmerdante. Pauvre Zinzolin…
Mardi soir, entre deux vins imbuvables, alors qu’un vieux bouquin sur Georges Braque traînait dans un angle, il a hélas fallu parler de Vic. Certains absents, par politesse plus qu’autre chose, demandèrent un compte-rendu…
Un bougre ivre et alors jailli de nulle part interrompit le début de nécrologie, soucieux de savoir, mystère, ce que devenait Jean Cormier. « Et Daniel Herrero? » soupira-t-il l’instant d’après…
Soudain, au hasard de quelques claviotages avinés sur les moteurs de recherche, mélangeant tout, Cormier, Herrero, les taureaux, une vidéo consultable sur le site de l’INA et réalisée pour le JT de France 2 en 1993 au cours de la féria de Béziers, capta un instant les attentions.
Autour du petit écran du smartphone, le bar désert se regroupa.
Pour pas grand-chose, presque rien. Quelques images du Fundi, un « batacazo » limite précoce, des approximations dans le commentaire…
Toutefois ce presque rien d’un enrobé d’une minute trente a fait dire au bougre du soir combien les temps avaient changé. « Tu pourrais plus passer ça à la téloche » releva-t-il.
« Non. Tu pourrais plus le passer. Tu le ferais même plus ce reportage de toute façon » fit remarquer l’un des visages penchés.
De l’autre bout du comptoir, une luciole du quartier résuma alors les choses en citant Antoine Blondin. « Je viens de traverser une fameuse crise. Au jour le jour on ne s’en aperçoit pas mais l’ensemble est impressionnant »…

Texte et Photo Nicolas Rivière.

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