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L’ombre de Goya

Uno vuelve siempre
A los viejos sitios
Donde amó…
… la vida   
(Chavela Vargas)

Au vu de l’affluence des grands soir ce mercredi au ‘Lincoln’, le temps de ‘l’ombre de Goya’ en haut de l’affiche pourrait bien être compté. Nous étions deux. Le film est un documentaire sans grands moyens, affligé d’une photographie très numérique, mais qui vaut par le propos de Jean-Claude Carrière, filmé dans son dernier voyage espagnol et la visite de l’œuvre de Goya de Fuendetodos à Bordeaux. Et au-delà : dans sa postérité surréaliste, son acuité visuelle aiguisée par la surdité, la variété de ses sujets et dans les parallèles que tout un chacun est libre d’établir post-impact pictural.

Il est question de Buñuel dont Carrière fut le scénariste, de Belchite en ruines, de Schnabel, de paysages espagnols (aragonais ?) par la fenêtre d’un train, de se voir vieillir dans le regard immuable mais vif des Majas au point de devoir prendre congé…

Il est question de toros. C’est heureux. Quoi qu’un peu posé là comme passage obligé. C’est Araceli Guillaume Alonso qui « s’y colle », mais cela rassure tout de même que nous soit épargnée cette théorie du Goya anti-taurin qui eut court il y a quelques années en marge d’une expo en Espagne. Je ne parierais pas que dans l’exposition Goya « immersive », comme on en trouve désormais partout et que l’on aperçoit à la fin du film, que la tauromachie soit traitée avantageusement.

Reste la mort :  celle de Buñuel, exemplaire ; celle de Carrière qui plane, se concrétise et se discute a posteriori. Un film pour qui aime l’Espagne.

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