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Aucun bouquet ne vaut pour moi… (XX)

LL-pintobarreirosLes deux ganaderías mentionnées furent créées en 1944.

Celle de Pedrosa fut fondée avec trente vaches du docteur António Silva (1935), elles-mêmes d’origine Pinto Barreiros, et avec quarante vaches des Oliveira Irmãos qui, dans les années qui nous concernent, avaient absorbé le troupeau originel de leur père, João Pedro de Oliveira, en y injectant tout d’abord une soixantaine de vaches d’origine Soler, mais surtout des bêtes de Pinto Barreiros avec un semental venues de chez Juan Belmonte (Gamero Cívico) et un autre de chez António Silva donc Pinto Barreiros.

Pour ce qui est de Durão — on trouve aussi Darão —, les similitudes sont nombreuses puisque António de Oliveira Durão devint éleveur en 1939 en croisant des vaches de Claudio Moura (Soler) avec un semental de Pinto Barreiros de la ligne Gamero Cívico. Il ajouta, dans les années qui suivirent, plus de vaches Pinto Barreiros, et l’on peut penser que cette dernière origine absorba l’apport Soler du début, ou vint le compléter, étant donné qu’à partir de 1937, quand Claudio Moura acheta l’élevage Viuda de Soler, il n’eut de cesse d’y instiller du Parladé, qui par Conde de la Corte qui par Guardiola, à l’approche des années 1950.

Avant que Moura n’y mette sa patte, le Soler était un mélange assez étrange de diverses origines élaboré au tout début par un certain Filiberto Mira : bêtes portugaises de Luis Feliciano Fragoso associées à d’autres descendantes du marquis de la Conquista, donc jijonas. Quand Mira vend à Antonio Soler, ce dernier ne tarde pas à délayer l’ensemble avec à deux sementales d’Ibarra. Sa veuve, Casimira Fernández, certainement plus à l’aise dans les expériences culinaires que son défunt, y incorpora des bêtes de Campos Varela (joli mélange déjà), de Lizaso et, en 1928, selon Areva, un semental de Conde de la Corte. Dans tous les cas, le Soler des années 1940-1950 devait ressembler avant tout à du parladeño, et c’est pour cette raison que la fusion avec des Pinto Barreiros n’était pas totalement absconse.

José Lacerda Pinto Barreiros, puisqu’il faut en écrire quelques lignes étant donné la part que prit son élevage dans la construction du toro portugais de la seconde moitié du XXe siècle, entama sa carrière d’éleveur de toros, en 1910, avec du bétail d’origine portugaise croisé de bravos espagnols. A priori, le mélange ne fut pas à son goût, et il décida, en 1925, de changer radicalement de cap et d’entrer dans la cour des grands, c’est-à-dire à la Unión de criadores de toros de lidia (U.C.T.L.). Malin, il acheta à cette fin l’élevage espagnol de la veuve d’Antonio Guerra. Avant d’achever son histoire entre les mains de cet Antonio Guerra (de sa veuve, en vérité), frère du grand maestro Guerrita, cet élevage avait été fondé par un certain José Linares, en 1837.

En 1925 donc, José Lacerda Pinto Barreiros entre à la Unión et s’empresse d’éliminer le bétail acquis (ainsi que son ancien élevage) pour le remplacer par une alchimie de ce que la rame Vistahermosa proposait de meilleur à l’époque :
— Vingt-cinq vaches de Gamero Cívico (il s’agissait d’une des parts de la division de la ganadería de Fernando Parladé).
— Cinquante vaches de Félix Suárez, d’origine Santa Coloma (dans une ligne certainement plus ibarreña que lesaqueña).
— Deux sementales de chaque ligne.
Pour parachever son grand-œuvre, Pinto Barreiros s’en fut acheter un semental chez Conde de la Corte, ‘Treinta y Cinco’, puis plus tard un autre chez Domingo Ortega (Parladé).

À lire les férus de généalogie taurine, il semblerait que les sementales de Gamero Cívico et de Conde de la Corte lièrent beaucoup mieux que ceux de Félix Suárez.

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