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Toros muertos (II)

Suite à la publication de notre texte intitulé « Toros muertos« , nous avons reçu divers messages privés et commentaires dont certains éclairent mieux le sujet ou l’approfondissent voire corrigent certaines de nos phrases. Il aurait été dommage et même injuste que ces réactions restent anonymes ou perdues au tréfonds des commentaires du site.

C’est tout d’abord un lecteur qui réagit via Facebook pour rectifier deux ou trois de nos critiques concernant les pratiques de cacher les toros morts dans le département des Landes : « …étranges petites hontes de la part de certains aficionados qui se répandent de plus en plus sur les mal nommés réseaux sociaux et de la part de certaines organisations…”
Je vais juste m’exprimer sur le “certaines organisations”:
Dans mon village, {…} si on cache, on bâche… et j’en passe, ce n’est que par obligation des services de gendarmerie sur consigne préfectorale. On ne le fait pas parce qu’on a honte, on le fait parce qu’on nous l’impose et que si ce n’est pas fait, pas de spectacle ! Vu ce que tout cela coûte on s’en passerait bien ! D’ailleurs il y a encore 5 ans, on avait ni grilles, ni bâches ni rien du tout… ce qui enchantait les gamins qui à la fin de chaque toro se pressaient de descendre derrière pour voir le boucher faire son travail quite à louper le tiers des banderilles du toro suivant. Moi-même quand j’étais gosse je faisais pareil et nombre de fois je me suis fait engueuler le soir à la maison en ramenant oreille, queue et bout de corne… qui finissaient à la poubelle! »
C’est ensuite l’ami Mathieu Sodore, qui nous fait parvenir ceci : « Un article passionnant, puissant, la majorité du texte ne peut qu’emporter mon adhésion mais j’ai cependant quelques remarques à formuler: 1) Lucien Clergue,: d’accord ses « Toros muertos » c’était fort, c’était couillu mais comme vous le soulignez c’était relativement facile à l’époque, il n’y avait pas de bâches et lorsqu’elles sont apparues il convient de se souvenir que les clichés de monsieur Clergue se sont transformés (et il ne faut pas le passer sous silence au motif qu’il est décédé) en des photographies de l’ordre du bidoulliage esthétisant qui ne satisfont ni l’amateur tauromache ni l’amateur de photographies. 2) Vous écrivez: « ces spectacles « goyesques » édulcorés et mièvres dont on se demande bien dans quelle mesure ils rendent un hommage au génie de l’Aragonais si ce n’est dans la seule et pauvre référence vestimentaire au siècle des Lumières ». Ce n’est pas à mon sens rendre justice à des artistes tels tels que Chambas ou Di Rosa, pour n’en citer que deux, qui sont parvenus de manière brillante non seulement à rendre hommage à Francisco « El de los toros » mais de surcroit à livrer une interprétation personnelle et dense de leur perception du fait tauromachique. Ils permettent que le spectacle en piste soit moins mièvre, moins édulcoré, ce n’est pas rien! 3) Francis Bacon, Miquel Barceló… ils font partie de mon panthéon artistique, bien au delà de la tauromachie! mais vous allez un peu vite en besogne: en matière de chair, de carcasse de viscères et de sang évoquez le boeuf de Rembrandt ou la la Raie de Chardin, ce sont eux les papas de l’irlandais charnel et du catalan matiériste! Pardonnez ces points de détail qui ne mettent nullement en cause le fond de votre article, c’est simplement parce que je suis aficionado, peintre et un peu énervé que je réagis de la sorte! !Enhorabuena! Amicalement ».

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