En août 2014, Pepe Luis Vargas a annoncé qu’il ne lui restait qu’une année à vivre. 365 jours, quelques milliards de secondes, à peine. Il n’a pas déclaré être touché par une « longue maladie » ou par un « mal irrémédiable » dont tout le monde a pris l’habitude de taire le nom. C’est atrocement difficile de nommer la mort et de la regarder venir. Pepe Luis Vargas a écrit cancer. Pepe Luis Vargas a écrit qu’il n’avait
Il est venu, finalement. C’était improbable, presque incongru, mais il était bien là. Fébrilement, notre attente à peine trompée par la guitare virtuose d’une sorte d’Enrique Ponce de la musique flamenca, nous l’avions attendu. Sa silhouette à la fois longue et massive a brusquement surgi de la pénombre de l’arrière-scène. En un instant, il était là, assis face à nous, sur sa chaise, un verre maladroitement posé à se
La découverte des immenses portraits dans les coursives de Las Ventas fut un choc. C’était il y a trois ans et ce travail-là, on l’imaginait plus logiquement dans une galerie d’art, aux Rencontres d’Arles ou même dans un musée. Avec « Alma herida », Joséphine Douet a totalement dépouillé la présentation de la fête des toros de tout ce côté traditionnaliste si ostentatoire. Elle a épuré les choses à un point tel
Je traverse d’un pas pressé la plaça de les glóries catalanes, en travaux. Il fait frais mais pas froid et la lumière est claire, limpide, inhabituelle dans cette métropole polluée. Je veux revoir la Monumental. J’emprunte les rues adjacentes dans lesquelles nous avions l’habitude de nous garer. Très vite j’aperçois en contrebas les dômes bleus et blancs. Je m’approche et immédiatement les souvenirs affluent. C